RENTRÉE SCOLAIRE 2025 : LE MINISTÈRE ORGANISE LE CHAOS

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CARTE SCOLAIRE DANS LE PREMIER DEGRÉ, DGH DANS LE SECOND DEGRÉ, PERSONNELS ADMINISTRATIFS, LES MOYENS NE SONT PAS À LA HAUTEUR DES BESOINS…

Le SNCI-FO rap­pelle que l’an­nonce par le gou­ver­ne­ment Bay­rou de l’an­nu­la­tion de la sup­pres­sion des 4 000 postes pré­vues par le gou­ver­ne­ment Bar­nier est un boni­ment ! Dans le pre­mier degré, c’est près de 500 postes que le minis­tère s’ap­prête à sup­pri­mer, désor­ga­ni­sant de fait la ren­trée sco­laire 2025.

Sup­pres­sions de classes, de postes, fer­me­tures d’é­coles et d’é­ta­blis­se­ments… Dans les écoles et les éta­blis­se­ments publics, dans les ins­pec­tions de l’É­du­ca­tion natio­nale, les DSDEN et les rec­to­rats, par­tout, les condi­tions de tra­vail se dégradent !

“L’ar­gu­ment” de la baisse des effec­tifs sco­laires invo­qué par le minis­tère, “l’in­di­ca­teur” d’une soi-disant “hausse du taux d’en­ca­dre­ment” ne tiennent pas à l’exa­men des réa­li­tés de ter­rain ! Pour­quoi le minis­tère s’ar­rête-t-il au milieu du gué concer­nant les effec­tifs sco­laires et les taux d’en­ca­dre­ment ? Com­ment sont éta­blis ces chiffres ? Le dédou­ble­ment des classes de GS, CP et CE1 en édu­ca­tion prio­ri­taire ne mas­que­raient-ils pas une réa­li­té beau­coup moins favo­rable dans bien d’autres niveaux de classes et sec­teurs géo­gra­phiques ? Quels sont les chiffres réels des capa­ci­tés dont dis­posent les ser­vices décon­cen­trés pour assu­rer la for­ma­tion et le rem­pla­ce­ment des ensei­gnants ? Qu’en est-il de l’é­vo­lu­tion de la situa­tion sociale, de la san­té des élèves dans le pays et de l’in­clu­sion for­cée sys­té­ma­tique ? Quels effets pro­duisent les choix poli­tiques en matière d’é­du­ca­tion, d’emploi, de san­té, sur les élèves, sur les familles, sur les classes et les équipes péda­go­giques, sur l’É­cole publique ?

Nos ques­tions n’ob­tiennent aucune réponse. Le “dia­logue social” est au point mort ! À tous les éche­lons, des DSDEN au minis­tère, les ins­tances sont orga­ni­sées pour que la parole des per­son­nels ne porte pas.

En sec­teur rural comme en édu­ca­tion prio­ri­taire, la désor­ga­ni­sa­tion à venir, liée au manque de moyens est alar­mante. Les nom­breux sou­tiens appor­tés aux per­son­nels par les parents d’é­lèves et les élus, pour qui l’é­du­ca­tion est une prio­ri­té, ne trompent pas.

Il manque des ensei­gnants pour l’É­cole publique. Mais il manque éga­le­ment des per­son­nels admi­nis­tra­tifs pour qu’elle fonc­tionne. Le rap­port du séna­teur Pacaud (23 mai 2024) pointe la fai­blesse des moyens admi­nis­tra­tifs au sein de l’É­du­ca­tion natio­nale. Aux postes utiles d’a­gents admi­nis­tra­tifs dans les cir­cons­crip­tions du pre­mier degré, dans les éta­blis­se­ments, les DSDEN et les rec­to­rats, le minis­tère fait le choix de sub­sti­tuer des postes dédiés au SNU, dis­po­si­tif à l’in­té­rêt édu­ca­tif que nous contes­tons.

Éla­bo­rer un bud­get, c’est faire des choix ! Le gou­ver­ne­ment pri­vi­lé­gie l’ou­ver­ture au pri­vé et la marche à la guerre…

Aux manques de moyens orga­ni­sés par le gou­ver­ne­ment, le minis­tère répond “intel­li­gence arti­fi­cielle”. Pus de 100 mil­liards d’Eu­ros lui seront consa­crés ! Ce choix idéo­lo­gique est inadap­té aux enjeux qu’af­fronte l’É­cole publique ! Il est inadap­té et pro­longe l’ou­ver­ture de notre ins­ti­tu­tion aux entre­prises pri­vées qui captent tou­jours davan­tage les fonds publics. Les armées se ver­ront quant à elles dotées d’un bud­get en forte aug­men­ta­tion… pour conti­nuer la pré­pa­ra­tion de la marche à la guerre !

Dans ce contexte, le SNCI-FO apporte son sou­tien plein et entier aux Comi­tés de défense de l’é­cole et aux ini­tia­tives de parents d’é­lèves dont témoigne l’Appel de l’Yonne :

« (…) La mobi­li­sa­tion menée cette année dans l’Yonne a été his­to­rique : blo­cages, écoles et col­lèges « morts », péti­tions, ras­sem­ble­ments, grèves… ont émaillé depuis plus de trois semaines toute la période des opé­ra­tions de carte sco­laire, impli­quant une visi­bi­li­té quo­ti­dienne et un mou­ve­ment d’am­pleur. Plus d’une qua­ran­taine d’é­coles et d’é­ta­blis­se­ments (avec parents, ensei­gnants, élus, agents…) ont ain­si fait entendre leur mécon­ten­te­ment, leur rejet de la logique pure­ment comp­table de res­tric­tion bud­gé­taire à laquelle ils ont oppo­sé la réa­li­té du ter­rain. (…) Ces actions ont per­mis de mettre la ques­tion de l’Éducation au centre de l’ac­tua­li­té de notre dépar­te­ment et d’ob­te­nir des avan­cées pour nombre d’é­coles. Cela a lar­ge­ment bous­cu­lé le calen­drier, le train-train et la machine bien hui­lée des opé­ra­tions, et frac­tu­ré par­mi les par­ti­sans et sou­tiens du pro­jet de carte sco­laire de la Direc­tion Aca­dé­mique. Nous nous en féli­ci­tons. Mais 24 écoles sont encore sous le coup d’une fer­me­ture de classe et nombre de col­lèges d’une baisse de dota­tion inac­cep­table pour la ren­trée pro­chaine.
(…) il est donc ques­tion de tour­ner nos actions vers le minis­tère, là où se trouvent les postes !
Nous avons donc déci­dé de nous rendre au minis­tère de l’É­du­ca­tion natio­nale le same­di 15 mars et appe­lons tous ceux qui s’op­posent au sac­cage de l’Éducation à nous y rejoindre. (…)»

Ne nous lais­sons pas enfer­mer dans « la machine bien hui­lée » que le minis­tère veut nous impo­ser. Le SNCI-FO sou­tient l’or­ga­ni­sa­tion, la coor­di­na­tion, avec nos Unions dépar­te­men­tales et dans l’unité, avec les parents d’élèves, et tous ceux qui refusent le sac­cage de l’École publique !