17 novembre : conférence nationale sur l’inclusion scolaire

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Le minis­tère pré­voit d’aller plus loin dans l’inclusion sco­laire sys­té­ma­tique en inté­grant les éta­blis­se­ments médi­co-sociaux dans les écoles et éta­blis­se­ments tout en y rédui­sant les moyens humains…

Parce qu’une réflexion sérieuse, digne des enjeux humains qui se posent, est néces­saire, le SNCI-FO a appor­té sa contri­bu­tion à la confé­rence natio­nale sur l’inclusion sco­laire orga­ni­sée par sa fédé­ra­tion, la FNEC FP-FO, le 17 novembre der­nier à Paris.

Depuis la Loi Bois­seau-Mon­champ de 2005, sous des pré­textes déma­go­giques, les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs se sont atte­lés à déman­te­ler les classes et struc­tures spé­cia­li­sées et adap­tées qui avaient voca­tion à prendre en charge les élèves rele­vant du han­di­cap et/ou de la grande dif­fi­cul­té sco­laire avec des ensei­gnants spé­cia­li­sés for­més de manière adap­tée.

La FNEC FP-FO a tou­jours dénon­cé les consé­quences de la loi de 2005 sur les élèves les plus fra­giles. Pour rap­pel, seule la FNEC FP-FO a voté contre les décrets d’application de la Loi Bois­seau-Mont­champ lors du CSE du 20 octobre 2005 en expli­quant l’impact de tels textes régle­men­taires sur la dégra­da­tion qui s’ensuivrait des condi­tions de prise en charge des élèves et de tra­vail. Les faits confirment aujourd’hui notre ana­lyse que plus per­sonne ne peut aujourd’hui nier. Rap­pe­lons qu’en 2018, la FNEC FP-FO avait orga­ni­sé une confé­rence natio­nale sur l’inclusion sco­laire sys­té­ma­tique qui avait dres­sé un tableau extrê­me­ment alar­mant de la situa­tion des élèves, des familles et des per­son­nels concer­nés. Mises en dan­ger d’élèves, de per­son­nels avec explo­sion du nombre de fiches SST, d’accidents de ser­vice, de burn-out… manque de postes et de places dans les struc­tures et les éta­blis­se­ments spé­cia­li­sés, trans­for­ma­tion des ensei­gnants spé­cia­li­sés et per­son­nels médi­co-sociaux en “coachs” !

La ques­tion sen­sible de la digni­té de l’accueil des enfants en situa­tion de han­di­cap se pose au moment où les corps d’inspection se retrouvent confron­tés à la ges­tion de situa­tions humaines dou­lou­reuses voire dra­ma­tiques.

La confé­rence du 17 novembre a per­mis de réunir pro­fes­sion­nels de l’enseignement et du soin, et repré­sen­tants des familles d’enfants en situa­tion de han­di­cap autour de cette ques­tion vive.

Pour le SNCI-FO, un accueil digne des enfants en situa­tion de han­di­cap néces­site le ren­for­ce­ment du ser­vice public au sein duquel des agents for­més et spé­cia­li­sés exercent sous sta­tut.

L’acte 2 de l’école inclu­sive, c’est …

Le SNCI-FO s’inquiète des suites don­nées au rap­port d’inspecteurs géné­raux des finances et d’Inspecteurs géné­raux de l’EN en avril 2022 sur l’école inclu­sive qui pré­co­nise de sor­tir du « toute aide humaine », et de « for­mer les ensei­gnants », nous l’avons com­pris, afin de pal­lier le manque d’AESH et de soins.

Notre fédé­ra­tion, la FNEC FP-FO a deman­dé l’abandon de ce rap­port et rap­pe­lé qu’il n’était pas envi­sa­geable de sub­sti­tuer des réponses péda­go­giques aux soins dont ont besoin les élèves !

Du coa­ching plu­tôt que du soin ?

Alors que des mil­liers de places manquent dans les éta­blis­se­ments médi­co-sociaux, le ministre explique qu’il faut tra­vailler sur une rapi­di­té d’intervention avant que les situa­tions ne se dégradent en envi­sa­geant la pré­sence de per­son­nels médi­co-sociaux dans les éta­blis­se­ments sco­laires.

Des “équipes mobiles” vien­draient ain­si coa­cher les per­son­nels confron­tés à des situa­tions inte­nables !

Moins d’accompagnement humain, de noti­fi­ca­tions…

Quant aux AESH, à l’instar de ce que pré­co­nise le rap­port, le ministre s’interroge sur leur nombre et sur la « désta­bi­li­sa­tion » que repré­sente la pré­sence de plu­sieurs d’entre eux dans une classe…. De fortes inquié­tudes pèsent donc sur le recru­te­ment de nou­veaux AESH, l’avenir des noti­fi­ca­tions et des attri­bu­tions…

Les col­lègues ins­pec­trices et ins­pec­teurs sont de plus en plus nom­breuses et nom­breux à témoi­gner de situa­tions humaines inte­nables dans un nombre crois­sant d’écoles et d’établissements en rai­son de l’inclusion sys­té­ma­tique.

Dans le même temps :

  • De l’aveu l’ex-ministre Attal, ce sont 23 000 places en éta­blis­se­ments médi­co-sociaux qui manquent dans le pays ;
  • Ce sont près de 300 000 000 d’Euros qui ont été ren­dus en jan­vier 2024 par notre minis­tère à Ber­cy !

Les posi­tions du SNCI-FO et de la FNEC FP FO sont claires, chaque enfant recon­nu comme étant en situa­tion de han­di­cap par la MDPH doit pou­voir béné­fi­cier :

  • Des soins adap­tés au sein d’établissements médi­co-sociaux aux­quels il a droit ;
  • De l’accompagnement humain néces­saire à sa sco­la­ri­sa­tion.

Les dis­cus­sions entre les orga­ni­sa­tions syn­di­cales membres de la FNEC FP FO et les acteurs concer­nés par l’inclusion sco­laire le 17 novembre ont por­té sur :

  • La défense de l’enseignement spé­cia­li­sé ;
  • La créa­tion des places néces­saires dans les éta­blis­se­ments sociaux et médi­co-sociaux ;
  • La créa­tion d’un vrai sta­tut et l’attribution d’un vrai salaire pour les AESH ;

Le retrait de l’acte 2 de l’École inclu­sive.